Manifeste

De la nécessité de faire corps ensemble, de libérer les fauves, d’effacer les quatre murs, le jardin et la cour. Honorer la mémoire de Grotowski, célébrer nos traditions ancestrales, ressusciter nos ami·e·s révolutionnaires ainsi que celles et ceux qui ont fait cabale jusqu’ici pour un théâtre plus engagé.

De l’envie de ne pas apprendre à un public, mais d’apprendre avec le public. Performer, offrir, recevoir, se dépasser pour trouver, non pas l’essence même du théâtre, mais celle de l’humanité.

À chaque représentation, devenir liquide, inonder le sol avec notre sueur, notre salive, notre sang et nos larmes. Questionner, bouleverser, tenter, échouer ou réussir, avec la conscience qu’il s’agit de toucher, d’éveiller, d’attiser.

À mi-chemin entre question et réponse, entre gifle et caresse, entre burlesque et intime. Donner un spectacle mais pas une leçon, tenir une parole sans imposer une doctrine.

Le lien avec le public existe, il est là, mais sans intention de séduire. On partage un secret, une révolte, un point d’interrogation, un jaillissement, une matière, une étincelle.

Nous luttons pour ces moments hors du temps, nous revendiquons notre théâtre de l’instant.